Les modérateurs de contenu de Facebook, employés par Covalen, affirment ne pas pouvoir parler librement de leurs conditions de travail en raison d’accords de confidentialité imposés, trop strictes.
Les modérateurs font face à des conditions de travail très difficile mentalement
Selon les modérateurs de Facebook situé en Europe et aux États-Unis, ils seraient réduits au silence quant à leurs conditions de travail. En effet, ils accusent la société de leur imposer des accords de confidentialité. Les employés ont alors adressé une lettre à Mark Zuckerberg, Sheryl Sandberg ainsi qu’au PDG de Covalen. Dans cette lettre, les modérateurs affirment que les accords de confidentialité de la société ne se limiteraient pas aux données des utilisateurs et contribueraient à les réduire également au silence, perpétuant ainsi une culture de « secret excessif ».
Malgré tous les efforts de l’entreprise pour nous faire taire, nous écrivons pour exiger que la culture de peur et de secret excessif de l’entreprise prenne fin aujourd’hui. Aucune NDA ne peut légalement nous empêcher de parler de nos conditions de travail.
Ceci intervient alors que le problème avait déjà été soulevé en mai dernier par des modérateurs basés à Dublin en Irlande. Les modérateurs de Facebook travaillant à Dublin avaient alors fait part de leur inquiétude quant à l’interdiction de discuter ouvertement de leurs conditions de travail. La modératrice nommée Isabella Plunkett avait pris la parole et témoigné devant un comité parlementaire pour tenter de faire pression en faveur d’un changement législatif.
Aujourd’hui, la lettre des modérateurs exige que la société leur donne un accès régulier à des psychiatres cliniciens et à des psychologues, d’ailleurs un pasage est très intéressant : « Imaginez regarder des heures de contenu violent ou d’abus d’enfants en ligne dans le cadre de votre travail quotidien – Vous ne pouvez pas être laissé indemne. Ce travail ne doit pas nous couter notre santé mentale« .
Le contenu qui est modéré est affreux – Ça toucherait n’importe qui… Pour aider, ils nous proposent des coachs bien-être. Ces gens ont de très bonnes intentions, mais ce ne sont pas des médecins. Ils suggèrent le karaoké et la peinture, mais franchement, on n’a pas toujours envie de chanter, après avoir vu quelqu’un se faire démolir.
Facebook ne veut rien savoir…
La lettre à l’intention de Facebook compte actuellement 60 signatures de modérateurs situés à Dublin, Lisbonne, Barcelone ainsi que dans certaines parties des États-Unis. La lettre a été écrite en collaboration avec Foxglove, une organisation à but non lucratif britannique axée sur la justice technologique.
La directrice de Foxglove, Martha Dark, s’est également exprimée sur le sujet, « Les modérateurs de contenu Facebook du monde entier travaillent des quarts de travail épuisants à travers un flot sans fin des pires contenus sur Internet – Pourtant, les modérateurs ne bénéficient pas d’un soutien clinique approprié, significatif et à long terme en matière de santé mentale, ils doivent signer des NDA très restrictifs pour les garder silencieux sur ce qu’ils ont vu et la grande majorité de la main-d’œuvre est employée par des sociétés d’externalisation où ils ne reçoivent pas le même soutien et les mêmes avantages que Facebook offre à son propre personnel ».
Toutefois, Facebook réfute l’idée que les modérateurs n’aient pas accès aux soins de santé mentale. « Nous reconnaissons que la révision de contenu peut être une tâche difficile, c’est pourquoi nous travaillons avec des partenaires qui soutiennent leurs employés par le biais de formations et d’un soutien psychologique lorsqu’ils travaillent avec un contenu difficile – En Irlande, cela comprend une assistance sur site 24h/24 et 7j/7 avec des praticiens formés, un service de garde et l’accès à des soins de santé privés dès le premier jour d’emploi. Nous utilisons également la technologie pour limiter autant que possible leur exposition au matériel graphique. » S’est exprimé un porte-parole à travers un communiqué.
Lors des évènements de mai dernier, le réseau social avait précisé dans une déclaration que, Covalen étant l’employeur tiers, les accords de confidentialité n’étaient pas directement conservés par Facebook, qui est uniquement responsable de la protection des données des utilisateurs et des informations personnelles.
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