Nous sommes dimanche. Et qui dit dimanche, dit nouvel épisode des Histoires du JV. Aujourd’hui, nous allons parler du premier jeu à pièce connu. Je nomme Galaxy Games. Selon l’InfoLab de l’université de Stanford, il est considéré comme le premier jeu-vidéo commercial sur borne d’arcade.
« Spacewar-like video game »
L’idée d’un prototype
Ce jeu vidéo est considéré comme une version existante de Spacewar!. Nous y avons consacré un article, mais faisons un bref rappel. C’était un jeu de l’espace et qui fut développé par Steve Russel sortit en 1962 sur l’ordinateur PDP-1. Il confrontait deux joueurs qui contrôlait chacun son propre vaisseau sur un fond étoilé. De plus, chacun des joueurs devaient diriger leur vaisseau autour d’une étoile appliquant un champ gravitationnel. Ainsi, Spacewar! était devenu extrêmement populaire dans les années 60. Pour autant, il subsistait un problème. Le prix du PDP-1 sans moniteur étant de l’ordre de US$120,000 à cette époque (633 603€ à notre époque), il était difficile d’atteindre un public relativement large et donc de monétiser le jeu.
Entre 1966 et 1971, deux étudiants et joueurs inconditionnés de Spacewar! du nom de Bill Pitts et Hugh Tuck ont remarqué le potentiel de développer une borne à pièce spécifique faisant tourner Spacewar!. Ainsi, en 1971, lorsqu’ils ont remarqué le prix de vente d’un PDP-11 qui était relativement bas et abordable, ils décidèrent de se lancer dans la production d’un prototype.
La naissance de Galaxy Games
Galaxy Game n’est pas un jeu révolutionnaire. Il peut être considéré comme un portage du jeu Spacewar! sur une borne d’arcarde dans le but de le rendre accessible au grand public. Ainsi, Galaxy Game se repose sur une version de Spacewar! tournant sur un PDP-10, mais en proposant quelques améliorations.
Jeu à 2 joueurs, chacun des protagonistes contrôlait un vaisseau spatial qui se distinguait l’un de l’autre par une forme différente (une forme basée sur un V et une forme ressemblant à une aiguille). Comme sur Spacewar!, les joueurs devaient naviguer autour d’une étoile appliquant une gravité, c’est-à dire l’attraction mutuelle entre deux corps. Le jeu appliquant et respectant les lois de la mécanique classique, les vaisseaux pouvaient rester en mouvement même en absence d’accélération. Quelques améliorations optionnelles ont été inclues. Le joueur peut ainsi choisir de jouer en absence de l’étoile, en présence de l’étoile avec application d’une gravité ou avec application d’une gravité inversée.
Le joueur avait la possibilité de tirer des missiles qui n’étaient pas affectées par le champ gravitationnel. Mais chaque vaisseau avait un nombre limité de missile, avec un temps de recharge entre le tir de chaque missile.
Enfin, dernière caractéristique intéressante et non-négligeable, c’est la présence d’un « hyperspace » qui permettait au joueur de s’évader des torpilles ennemies en disparaissant de l’écran quelques secondes. Pour autant, afin d’éviter une utilisation abusive, la réapparition se faisait à une position aléatoire de l’écran pouvant engendrer une explosion du vaisseau. Ainsi, le joueur devait appuyer sur un bouton dite « Panique » qui serait une fonctionnalité utilisée, à risque et péril, dans le cadre d’une extrême urgence.
Succès de Galaxy Game
Concluons cet article sur le succès de Galaxy Game. Étonnamment, le jeu ne fut pas un succès commercial. Nous pouvons même dire qu’il fut un échec total, et qui n’a pris place auprès du grand public. Le coût de l’appareil fut tellement cher que les parties ne pouvaient rembourser nullement la production de l’appareil. En effet, il était décidé que chaque partie coûtait 10 cents ou 25 cents pour trois parties. Hors, la production d’un prototype pouvait atteindre US$20,000 (105 321€ aujourd’hui) en prenant compte de l’ordinateur, de l’affichage électronique et du matériel tels que les joysticks.
Comme admis par leur créateur, ils n’ont guère pensé à l’aspect commercial, faisant que Galaxy Game fut resté au campus universitaire jusqu’en 1979. Aujourd’hui, nous pourrons retrouver le prototype dans le Computer History Museum en Californie.