Le responsable de la politique de sécurité sur Facebook, Nathaniel Gleicher, a déclaré que la société a adopté des mesures pour protéger ses utilisateurs vulnérables en Afghanistan. Les talibans ont déjà été bannis de la plupart des réseaux sociaux, mais malgré les interdictions, le groupe islamiste trouve des moyens pour y diffuser des messages et exploiter les données mises en ligne. Facebook a donc décider de masquer les listes d’amis des Afghans et a développé un outil pour verrouiller rapidement son compte.
Facebook tente de ralentir les talibans sur les réseaux
Les talibans ont pris le contrôle de Kaboul au cours de la semaine dernière, plongeant l’ensemble du pays dans une situation extrêmement grave. Suivant les recommandations des militants, des ONG et des journalistes, Facebook a rapidement réagit afin que le réseau social ne devienne pas un terrain de jeu privilégié pour les talibans. Bien qu’ils en aient été immédiatement bannis, le groupe islamiste a rapidement réussi à publier des images et des vidéos.
Les Afghans craignent notamment d’être persécutés par les talibans s’ils venaient à découvrir des photos — ou n’importe quel contenu — qui ne serait pas approuvé : des photos en lien avec les pays occidentaux, des commentaires sur l’ancien gouvernement afghan…
« Nous avons temporairement retiré la possibilité de visualiser la liste d’amis d’un utilisateur », explique Nathaniel Gleicher. « Nous avons également lancé un outil permettant de verrouiller son compte Facebook en un seul clic », poursuit-il. « Une fois cette option activée, les utilisateurs qui ne font pas partie de vos ‘amis’ ne peuvent ni télécharger, ni partager votre photo de profil. Ils n’ont pas accès à vos photos ou aux post partagés sur votre profil. »
Mardi 17 août 2021, Facebook a fermé une « ligne d’assistance » créée par les talibans sur WhatsApp pour répondre aux éventuelles plaintes des Afghans. Lors de leur première conférence de presse, les talibans ont vivement critiqué ce choix de l’entreprise américaine.
Bien que le groupe fondamentaliste a annoncé qu’il allait constituer un gouvernement, Facebook ne compte laisser passer aucune dérive : « peu importe qui détient le pouvoir, nous prendrons des mesures appropriées contre les comptes et contenus qui enfreignent nos règles ». Au niveau international, l’application de Mark Zuckerberg déploie également des outils pour traquer les propos extrémistes.