Pegasus : la société NSO au cœur d’une polémique d’espionnage avec son logiciel

NSO group, aurait permis à des gouvernements d'espionner des militants de droits de l'homme, des journalistes et des avocats grâce à Pegasus, un logiciel espion.
Mattéo Boireau
La société israélienne NSO aurait permis a des gouvernements d'espionner des smartphones grâce à son logiciel Pegasus. ©Unsplash / Luca Bravo

Selon les médias, des militants des droits de l’homme, des journalistes ainsi que des avocats du monde entier sont la cible de Pegasus, un logiciel espion vendu à des gouvernements par une société de surveillance israélienne.

Le logiciel Pegasus utilisé pour cibler des téléphones

Selon une enquête menée par 17 médias, le logiciel Pegasus de la société NSO Group, une entreprise israélienne de sécurité informatique, a été utilisé dans des tentatives de piratage sur 37 smartphones appartenant à des militants des droits humains et à des journalistes ainsi que des avocats. Selon le Washington Post, Hidden Stories et le groupe de défense des droits humains Amnesty International auraient découvert une liste de numéros dans laquelle figuraient les numéros des téléphones en question. La liste de numéros aurait été sélectionnée par les pays clients de la société israélienne afin de les surveiller. NSO propose, habituellement, ses logiciels espions au pays afin de traquer les menaces terroristes et criminelles.

Le logiciel espion Pegasus serait capable d’activer le microphone d’un appareil afin d’écouter les conversations. Le journal The Guardian relève également que le logiciel peut extraire toutes les données d’un appareil mobile. Toujours selon le Washington Post, la liste concerne des journalistes de CNN, de l’Associated Press, de Voice of America, du New York Times, du Wall Street Journal, de Bloomberg News, du Monde, du Financial Times, Al Jazeera et du Washington Post. Celle dernière remonterait à 2016.

La NSO s’est exprimée au sujet de cette polémique. Dans un courrier électronique, un porte-parole a nié les allégations du rapport. « Plein d’hypothèses erronées et de théories non corroborées qui soulèvent de sérieux doutes sur la fiabilité et les intérêts des sources » a affirmé le porte-parole. « Après avoir vérifié leurs affirmations, nous nions fermement les fausses allégations faites dans leur rapport », poursuit-il dans le communiqué. La société ira même jusqu’à porter plainte pour diffamation, car selon elle, « ces allégations sont si scandaleuses et loin de la réalité ».

Cependant, on aurait plus tendance à croire ces différents médias puisque ce n’est pas la première fois que le logiciel espion Pegasus de NSO est accusé de faire partie d’une campagne de surveillance plus large. En effet, l’année dernière, l’organisme de recherche Citizen Lab a découvert que 36 téléphones appartenant à des journalistes d’Al Jazeera avaient été piratés à l’aide de la technologie Pegasus. Ce piratage aurait été orchestré par des gouvernements du Moyen-Orient. En 2019, NSO avait déjà eu des problèmes. L’application WhatsApp avait poursuivi la société indiquant que Pegasus avait été utilisé pour pirater les utilisateurs du service de chat crypté de WhatsApp.

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