Il y a un an, des centaines de millions de personnes ont réclamé la démission de la présidente Park Geun-hye et des punitions sévères contre les patrons des grands conglomérats. Le chef de l’État était destitué et l’héritier de Samsung avait été placé en détention. Lundi dernier, la Haute Cour de Séoul a réduit la peine de Jay Y. Lee.
Le mécontentement de l’opinion publique concernant Jay Y. Lee
La décision de la Haute Cour de Séoul a été accueillie avec soulagement par les équipes de la firme coréenne, surtout que le groupe a été toujours organisé autour de la famille l’ayant fondée. Toutefois, la décision risque de réveiller le mécontentement dans une opinion publique. « Les nobles traditions continuent… », a tweeté Geoffrey Cain, un spécialiste de l’économie des chaebols sud-coréens.
Officiellement, le traitement judiciaire ne diffère pas de celui appliqué aux citoyens coréens. Mais ces dernières années, un grand nombre de dirigeants des grands groupes ont bénéficié d’une étonnante indulgence.
Pour rappel, le père de Jay Y. Lee, Lee Kun-hee, avait été gracié en 2009 dans une affaire d’évasion fiscale par le président sud-coréen. Pourquoi ? Kun-hee pesait lourd dans la campagne de soutien à la candidature de Pyeongchang dans l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver.
Avoir des mois à enquêter, les juges avaient monté un dossier très sévère contre Jay Y. Lee. Celui-ci était accusé de verser près de 40 millions de dollars de pots-de-vin aux fondations pour obtenir des arbitrages favorables de l’exécutif dans des dossiers impliquant le chaebol contrôlé par sa famille.
Rappelons que la Cour d’appel a indiqué que les procureurs n’avaient pas fait la preuve de l’ensemble de ces accusations. C’est pourquoi Jay Y. Lee est sorti de prison après un jugement en appel plus clément. Toutes les grandes chaines de télé le montraient quittant le centre de détention, le sourire aux lèvres et sans menottes.